L'absence de lutte affaiblit l'âme.
L'échéance se raccourci de jour en jour. Je vois la psychiatre mardi.
Mais les mots vont-ils sortir? Vais-je arriver à dire cette douleur morbide? Ces envies de suicide beaucoup trop vives? Ces larmes de sang? J'en doute. Ce n'est pas l'envie qui me manque. Mais je n'ai jamais été douée pour aborder ses choses là. Et si j'arrive à sortir un son de ma bouche, ce sera pour tout cracher, pour ne plus retenir mes mots. Même ceux qui font mal, à sortir comme à entendre. Dire est toujours une douleur.
Répondre simplement "Ca ne va vraiment pas bien." C'est pas compliqué, mais pourtant, c'est tout un processus qui se met en marche. Expliquer ensuite le Pourquoi. Mais au faite, oui, pourquoi je suis comme ça? Je n'en peux plus sûrement, mais de quoi merde? Je ne sais pas... C'est la machine des pensées qui se remet en marche, des questions sans cesse, avec la douleur qu'elles engendrent. Alors au final, répondre simplement "Ca va" c'est une facilité. Parce que je n'ai jamais été bonne pour argumenter. J'intellectualise trop ma pensée, ca la rend incompréhensible, et surtout ca lui donne une valeur optimiste qu'elle n'a pas.
J'ai envie de parler, jusqu'à en perdre les mots. De me sentir, pour une fois, réellement vidée d'une douleur. Mais, même si des choses sortent, beaucoup restent encore coincées dans ma gorge. Beaucoup trop, en tout cas assez pour me faire couler. Ce n'est pas pour rien que j'ai un suivi psy hebdomadaire depuis 2ans. Mais je suis perdue, une fois de plus. Tout se bouscule dans ma tête, jusqu'à en rendre la pensée incompréhensible, et donc indicible. Tout le processus de la pensée va vite, beaucoup trop vite. Je suis épuisée à tenter de lutter contre elles. J'en ai marre de frapper ma tête contre les murs pour cesser de penser. J'en ai marre de cette vie putain. Faites qu'elle cesse au plus vite.