Je n'ai pas envie d'être à demain. Les jours se

Je n'ai pas envie d'être à demain.

Les jours se suivent et se ressemblent. C'est tellement frustrant, de tout savoir d'avance, de connaître tous les échecs et les déceptions qui nous tomberont dessus. Ce quotient dans lequel je me suis perdue. Dans toutes ses manies devenues obsessionnelles pour faire disparaître ce mal qui m'anime.

La vie n'est pas aussi belle que je le croyais petite. J'avais soif de vivre, parce que je voulais être grande. Parce que c'était "trop cool", parce que les adultes avaient l'air heureux. Moi, je passais mes journées à pleurer. Pour un oui ou pour un non. Je ne crois pas que j'étais malheureuse petite. J'étais juste un peu mélancolique, parce que la vie n'était pas toute rose. (si j'avais su)

Le temps passe tellement doucement. Mais j'ai l'impression que tout va si vite autour de moi. Je me perds... J'aimerai pouvoir stopper ce temps qui passe. Pouvoir prendre conscience qu'il faut que je me réanime, que la vie n'est pas si noire. Mais je n'ai pas le temps. Pendant que je cherche à répondre à toutes mes questions, le temps continue d'avancer. Du temps. Il m'en faudrait plus. Mais au final, ca fait du bien de se dire que le temps est passé, qu'il passe. Même doucement, mais au moins il passe. Au moins, chaque heure perdue est une heure de moins sur terre. Une heure de moins à souffrir.

Je ne veux pas être demain. Je ne veux pas non plus être le mois prochain. Je veux encore moins être en mars. 18ans (oui je suis grosse et vieille!). Quelle connerie cette vie. Dites moi que c'est un cauchemar je vous en supplie. Dites moi que la vie, ce n'est pas ça. Que je n'ai pas perdu 3ans de ma vie à pleurer sur mon sort. A vomir ma haine. Dites moi que tout va s'arrêter dans tous les sens du terme.

Et puis demain, je vais devoir aller dans les magasins. Je sens déjà les larmes coulées. Les larmes s'avancent parce que Dieu sait que c'est dur de sortir lorsque l'on souffre d'agoraphobie. Surtout un jour férié. Mais parce que je dois obéir, je dois prendre soin de ma cousine qui avait un cancer. Parce qu'elle ne veut plus sortir, parce qu'elle "déprime". Mais dans le fond, ca me fait bien rire... (il faut dire qu'il y a un mois, on parlait "d'anorexie"...)
J'en veux simplement à mes parents de ne pas comprendre. De me dire "mais merde fais un effort pour nous" quand je dis que je suis incapable de sortir à cause du monde. De me dire "les gens qui n'aiment pas la vie, faut qu'ils meurent" parce que, je veux m'en aller... Parce que je n'en peux plus.