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Je suis née inconsolable.
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Je suis née inconsolable.
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4 décembre 2008

Dans les moments où la solitude semble écraser toute beauté, nous n'avons d'autre moyen de résister que de rester ouverts.

Mon père me dit qu'il est épuisé, qu'il n'arrive plus à se concentrer, qu'il n'a plus envie de se lever le matin, qu'il n'a plus goût à rien.

Il ne peut pas tomber, lui aussi malade. C'est moi : cette pathologie. C'est mon identité, ma force aussi. Et je refuse que l'on me vole, une nouvelle fois, une partie de moi.
Je suis égoïste, je ne pense qu'à moi. Il a le droit, après tout, d'être malade. Il pourrait même au contraire me comprendre plutôt que de me juger sans cesse. Mais je n'ai pas envie. Si je n'existe plus à travers des pathologies, qui suis-je? Où vais-je aller? Que vais-je devenir?

Mes parents me bouffent la vie, leurs remarques "Tu pourrais quand même dire bonjour le matin!" quand je baisse la tête pour ne croiser surtout aucun regard, pour ne sortir surtout aucune parole. Ou carrément les "Tu t'es battue et tu t'en ai sortie. Tu aurais pu te laisser couler. Tu n'avais pas confiance en toi il y a 3ans, maintenant tout est différent". Je croyais exister dans le rôle de la petite fille pseudo-parfaite, mais là ça me bouffe. Ca ne va vraiment pas, et voila que je ne peux m'appuyer sur aucun pilier, que de toute manière je suis sortie d'affaire à leurs yeux. (Et les : "tu arrêtes bientôt ton suivi psy?") Mais je n'ai plus la force d'occuper cette place. Peut être ne me jugeront-ils plus quand je leur dirais "J'ai eu une mauvais note" ou "Je n'irai pas au lycée aujourd'hui", puisque la force que je dois déployer n'est plus là. Je me laisse couler, et ils ne voient strictement rien. Je suis bouffée par eux, puisque je dois déjà me battre contre mes pensées pas très nettes, je dois me battre pour me concentrer et travailler, et en plus je devrais me battre pour rester parfaite à leurs yeux? Faut arrêter les conneries. C'est un massacre humain. C'est ma vie que je perds dans l'histoire. Parce qu'à force de m'épuiser, à force de lutter contre ce corps qui souffre (les analyses de sang ont été formelles...), et bah je vais craquer. Mon corps va exploser, à force de toujours tout retenir.
J'aimerai qu'ils comprennent... Même si ca ne changerait strictement rien.

Je ne crois plus en rien. Ni en eux, ni en moi.
La vie a perdu tout sens, tout goût, toute couleur.

arton8

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Commentaires
A
Je crois que le problème vient justement du fait que tu t'enfermes dans la maladie, et que tu te dégoûtes de la "petite fille pseudo parfaite" que tu as été. Moi, j'ai été malade, et en même temps, j'ai été un de ces macaques savants qu'on montre à tout va, limite qu'on regardait pas mes dents comme pour un cheval avant de l'acheter. Être malade, c'est une chose, et vivre en est une autre. J'ai jamais été en bonne santé, des amis médecins se foutent de moi en m'appelant petite nature, et pourtant, ça m'a jamais empêchée de vivre. Mon bilan de santé est parfois atterrant. J'adore cette vie, même si la plupart des gens s'en prennent plein la gueule.<br /> Alors trouve toi quelque chose à faire pour sortir les choses. Si tu n'arrives pas à en parler, fais en de la création, crie, même si c'est qu'un énorme AAAAAAAAAA étouffé dans l'oreiller, ça aura le pouvoir de t'épuiser et donc d'épuiser la force de ce qui va pas. <br /> Je me suis auto mutilée, j'ai essayé de me suicider, quand on s'approche vraiment de la mort, c'est là qu'on peut voir à quel point la vie vaut la peine d'être vécue. N'essaie même pas, j'y ai vraiment échappé de très très peu. <br /> Et être parfaite, c'est un beau rêve de parents, un rêve inconscient, ils ont beau te répéter qu'ils ne veulent pas que tu soies parfaites, ils veulent que tu soies sans défaut, ce qui revient à peu près au même. <br /> C'est pas les humains qui vont te sauver loin de là. Pour moi ça a été ce qui faisait de moi le macaque savant: la musique.<br /> Ne te repose pas sur les humains, c'est pas eux qui vont te sauver, c'est à toi seule, même si ça te semble être une montagne, de te lever. Chaque montagne est un tas de caillou, à jeter les caillous autre part, on finit bien par voir le soleil qui illumine la plaine.
M
Alors là, je ne suis pas d'accord avec toi. La maladie n'est pas ton identité ! Ne t'enfermes pas dans ce genre de pensées. Ton identité évoluera tout au long de ta vie, elle n'est pas figée, tu vas te construire pas rapport à ce que tu as vécu. Et les faiblesses d'hier seront peut-être ta force demain... Aujourd'hui, la maladie envahit ton quotidien, alors c'est difficile d'imaginer une vie en dehors, ça viendra pourtant...<br /> Tu n'as pas songé que peut-être, ton père aussi, souffrait...
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